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Albert Klein né le 30 octobre 1923 était originaire de Bouxwiller. Comme de nombreux alsaciens de son époque, il a participé à la Grande Guerre de 1939-45. Poète dans son âme, il écrivait des vers sur toutes les choses de la vie et de la nature. Il adorait la musique, lui même aimait jouer de la clarinette. Membre actif de l'association depuis sa création et du Groupe Poétique François Villon, il s'est éteint le 28 avril 2012, en nous laissant ses poèmes buccoliques très appréciés, et des poèmes en alsacien.

       
Les deux poèmes ci-dessous :  

Une audition très prenante.

Enveloppé de chansons gracieuses
Toutes proches de berceuses,
Je suis tout oreilles, flatté
Par ces harmonies richement détaillées.

Des thèmes variés s'entrelacent, délicieux
S'enchevêtrent, se démêlent, se résolvent moelleux
En des mélodies suaves, ravissantes, sages
Gracieuses, dont la résolution me soulage.

Me remuent des sentiments profonds
De mon âme libérée du tréfonds
Du dernier recoin de mon sanctuaire
Que j'extrais, joyeux, de mon aire solitaire.

Albert KLEIN

 

Albert écrit aussi des livres :

1939/45: La guerre! Consternée, la population s'interroge.
L'hiver passe. Aucun des belligérants ne déroge
De ses positions. Dix mai! Patatras! Déferlent
Les chars appuyés des stukas hurlants, perles
De l'industrie lourde nazie. C'est l'occupation
Rapidement muée en pure et simple annexion,
De l'incorporation merveilleux paravent.
Arrachés de force aux foyers de leurs parents
Combien de ces Malgrés-Nous dans les plaines lointaines
Ont souffert de la bestialité inhumaine
Dans leur chair meurtrie ou n'en sont pas revenus?
Combien de familles disloquées, de leur tribut
Involontaire se sont vues saignées, anéanties,
Victimes innocentes de l'idéologie nazie!

Poème Extrait du livre
d'Albert KLEIN "Un Magré-Nous dans les Balkans"
Son livre peut être commandé auprès de l'Association.

 

La jalousie.

Que fait-elle dans cette boucherie cette pimbêche ignare ?
Veut­elle accaparer le coeur du fils ? Indécente
Est sa conduite, dans le magasin surtout ! ­ Très rares
Sont celles qui réussissent leur stratagème. Pesante
Sera bientôt leur présence. Facétieux, le père
L'aura embauchée pour dessiller du fiston
Les yeux. Dis, ne serais­tu pas jalouse ? Défaire
Ce qui semble se tramer ? : Vile conspiration !
Je réprouve ce que tu échafaudes minutieusement.
Tu ne vois pas la poutre dans tes yeux! Franchement,
Mais l'aiguille dans ceux des voisins. Je ne puis t'approuver.
Envies­tu cette intruse ? Laisse au temps la primauté.
Le bonheur ne se bâtit pas sur le malheur des autres.
Pourquoi choisis­tu ce fils et non un des nôtres ?
Sache que l'argent ne fait pas le bonheur. Décrocher
La lune te poursuit. N'en serais­tu pas l'esclave rêvée ?
Tu sais, dans les familles, après les réussites
Suit, pour une raison connue ou impromptue,
Une débâcle qui se déclenche soit par une subite
Maladie, alcoolisme, jeu, drogue, vie légère voulue.
Pourquoi être jalouse, envieuse? Ces événements
Poussent à une régulation d'où découle un nivellement
Ou une scission inattendue qui s'y rapporte.
Avertie, du bois séché au bûcher ne porte.

Faut­il voir comme elle se pavane, fait l'importante,
Ignore des passants les salutations honnêtes !
N'est­il pas légitime que je prenne une révoltante,
Négative attitude devant une mégère si bête ?

Je te comprends mais ne t'approuve. Au jeune homme
De la juger, de se déterminer en toute conscience.
Ce n'est pas à toi de t'en mêler! En somme
T'approprier les rumeurs nuit à la confiance.

Vilain défaut que cette jalousie
Qui ne t'attire que des ennuis!
De la vie les sourires, la bonne humeur
Te rendent ce que tu désires : le BONHEUR.

Albert KLEIN

 

La forêt brûle-t-elle ?

La futaie s'embrase. Un feu y sévit-il ? Soleil
D'arrière­saison serais­tu à l'origine de cette merveille
Que nous gratifient les arbres à feuilles caduques ?
Tous, sans exception, chantent tes louanges. Ils reluquent,
Se moquent des conifères prisonniers de leur vert
Manteau qu'ils renouvellent et ne peuvent s'en défaire.

Eclatante splendeur! Parées de leurs plus beaux atours,
Les couronnes, en leur costume de fête, ornent avec amour
Leurs protégées qui s'en iront mourir, résignées,
Sur une terre qu'elles protégeront de leur linceul
Bigarré avant d'expirer, vaincues au seuil
D'un hiver insatiable. Trempées, elles nourriront
Une minuscule vermine qu'elles abriteront.

Albert KLEIN

 

Sorcier ou magicien.

Sorcier implacable
Tu te rends aimable.

Peintre brillant
De ton magnifique allant
Tu bouleverses des feuillus
Leur aspect touffu
En une boule chatoyante
Qui la rend mirobolante.
Mon émerveillement
De ton éclat transcendant
Ne connaît pas de limite.
Magicien subtil, tu invites
D'une platine irradiée,
Mêlée de pourpre et d'or sacrifié
Pour la circonstance,
Qu'admire notre souvenir
D'une arrière saison qui s'y mire
Éclatante et multicolore.

De cet éventail vont clore
D'autres feux d'artifice
Qui m'attireront , entrant en lice.

Le 5 octobre 2005
Albert KLEIN

 
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